Le prix des maisons au Canada a quasiment doublé au cours de la dernière décennie, mais pourrait atteindre un plateau.

La remontée progressive des taux d'intérêt, une nouvelle taxe pour les acheteurs étrangers et des mesures de resserrement du crédit immobilier devraient prévenir la surchauffe sur certains marchés. Si tout se passe bien, les pouvoirs publics parviendront à ne pas causer eux-mêmes ce qu'ils veulent éviter : un effondrement immobilier.

L’évaluation des marchés de l'habitation de la Société canadienne d’hypothèques et de logement publiée la semaine dernière a confirmé nos craintes de surévaluation de la plupart des marchés. Prévoir le point culminant de tout marché reste un art délicat, l’immobilier canadien ne fait pas exception à la règle. Tout repose sur la prévision des points d'inflexion au niveau des variables sous-jacentes ayant causé cette surchauffe du marché immobilier canadien.

  • Taux hypothécaires . La faiblesse actuelle demeure inégalée (cf. graphique) et devrait normalement tirer progressivement à sa fin au cours des mois ou années à venir. À moins d'un choc économique, nous pensons que la Banque du Canada sera réticente à baisser les taux. Si l'économie a besoin d'une nouvelle relance, les mesures budgétaires seront probablement privilégiées. Nous anticipons également que le cadre réglementaire se resserra de nouveau afin de ralentir la croissance du crédit.

 

  • Emploi . Le taux de chômage au Canada, qui s'est établi aux alentours de 7 % au cours des trois dernières années, devrait se maintenir à ce niveau grâce à une croissance économique modeste, mais constante, et à la création d'emplois. En conséquence, la demande de logements augmentera également quelque peu.

  • Taux d'intérêt. Nous nous attendons à ce que les taux, qui avoisinent actuellement la valeur zéro en termes réels, remontent progressivement et remettent en cause la tendance actuelle qui consiste à épargner peu et à s'acheter une maison chère.

Emplacement, emplacement, emplacement
Voici nos anticipations pour les principaux marchés du Canada :

  • Vancouver . Le segment le plus haut de gamme du marché semble avoir amorcé un ralentissement du fait de l’imposition d’une taxe de 15 % aux ressortissants étrangers qui font des achats immobiliers à Vancouver. Les 12 prochains mois devraient enregistrer une correction significative, qui nous paraît saine sur ce marché.

  • Calgary . L’immobilier devrait également enregistrer une correction, le plein impact de la baisse du prix du pétrole se répercutant dans l'économie locale.

  • Toronto et Hamilton . Une marge de progression demeure possible dans ces deux villes et aucune baisse ne se profile l'an prochain. En revanche, le resserrement des conditions du crédit immobilier devrait stopper la hausse des prix.

L'an dernier, nous écrivions que les prix des maisons canadiennes (in English) devaient se stabiliser et nous avons été surpris du repli des taux immobiliers. Étant donné leur faiblesse historique, nous maintenons nos prévisions avec même une confiance renouvelée.

Cela étant dit, il faut bien avoir un toit au-dessus de la tête et la vie est courte, alors profitons-en!

Ed Devlin est responsable de la gestion de portefeuille canadienne et contribue au blog PIMCO .

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